Renforcer la voix de l’Afrique sur la réforme de l’architecture financière mondiale

Publié le : 07.11.22

Par: Mai-Linh Florentin,  Ishac Diwan,

INITIATIVE POUR RENFORCER LA VOIX DE L'AFRIQUE SUR LES RÉFORMES DE L'ARCHITECTURE FINANCIÈRE MONDIALE

LE CENTRE AFRICAIN POUR LA TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE (ACET) et le Finance for Development Lab (FDL), avec le soutien du Transformation Leadership Panel, lancent une nouvelle initiative pour renforcer la voix de l'Afrique autour des changements nécessaires pour améliorer l'architecture financière mondiale.

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Frappée par la crise de COVID-19, la guerre en Ukraine, et la lutte des pays riches contre l'inflation, l'économie mondiale se dirige vers des années de faible croissance, de hausse des prix et de taux d'intérêt élevés. Ces évolutions portent des conséquences déstabilisatrices pour les économies à revenu faible et intermédiaire inférieur, en particulier en Afrique subsaharienne (ASS). Un grand nombre est déjà ou sera bientôt confronté à un surendettement et/ou à des crises budgétaires importantes. En outre, le changement climatique est déjà la cause de pertes en vies humaines et en moyens de subsistance sur tout le continent, tandis que ses effets sont partis pour s'aggraver dans les années à venir. Pour autant, l'ASS est à peine vaccinée, l'initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a déjà expiré, la promesse de réaffectation des droits de tirage spéciaux (DTS) n'a pas eu lieu, le cadre commun créé par le G20 pour organiser la restructuration de la dette n'a pas décollé, le financement climatique n'a pas atteint la barre promise des 100 milliards de dollars, et les banques multilatérales et régionales continuent d'adopter le statu quo.

Les problématiques de développement semblent avoir été reléguées au bas de l'agenda international, tandis que les institutions mondiales et régionales chargées de soutenir le développement ne sont actuellement pas en mesure de répondre efficacement aux crises multiples qui affectent l'ASS. Les dirigeants du continent doivent se faire les champions d'un "appel mondial à l'action" pour commencer à relever avec force les défis économiques, sociaux et environnementaux, tous interdépendants. Il est urgent de se concentrer sur la réforme de l'architecture financière mondiale, qui, en l'état actuel, n'est pas à la hauteur des défis rencontrés. Ce qu'il faut, c'est un nouveau partenariat mondial pour la transformation économique.

Un grand nombre d'acteurs et d'initiatives ont émergé our remédier aux défaillances de l'architecture financière mondiale, notamment l'examen indépendant des ratios d'adéquation des fonds propres des BMD, ou encore le programme de Bridgetown, etc. En Afrique, la CEA avait commencé à convoquer des réunions des ministres africains des finances mais jusqu'à présent, la voix de l'Afrique reste absente des débats mondiaux. Il y a peu de défenseurs de solutions innovantes et de nouvelles initiatives parmi les intellectuels, les instituts politiques, les groupes de réflexion, les leaders d'opinion ou les universités. Bien que les problèmes qui émergent se posent au niveau mondial, ils ont un impact particulièrement démesuré sur les économies et sociétés en Afrique. Les groupes de réflexion africains ne se sont pas encore suffisamment avancés sur ces questions en raison des contraintes de financement et de capacité, du manque d'accès aux dialogues en cours et des demandes des instances et organisations internationales.

Le but de cette initiative est de remédier à cette situation au plus vite. Dans un délai de six mois, elle vise à faire émerger des propositions politiques émanant d'experts et de groupes de réflexion africains, tout en commençant à peser dans les débats mondiaux sur la façon de remodeler l'architecture mondiale du financement du développement.

Pour y parvenir, il est nécessaire de soutenir un processus d'engagement, de partage des connaissances, de recherche et de plaidoyer avec un groupe sélectionné de centres de réflexion africains, d'instituts politiques et de leaders d'opinion. Ce processus permettra une meilleure compréhension des défis de l'architecture financière mondiale et également la production d'analyses, recherches et perspectives dirigées par des Africains. Ces réflexions se traduiront ensuite en notes d'orientation pour les dirigeants du continent, ainsi qu'en contenu de plaidoyer que le TLP utilisera pour faire avancer les réformes requises. Ces engagements devraient offrir aux experts internationaux et africains des opportunités pour partager des idées et identifier des solutions.

Partage des connaissances

Nous prévoyons d'organiser une série d'engagements mensuels de partage des connaissances rassemblant des groupes de réflexion africains, experts de l'ACET et du FDL, membres du TLP, décideurs africains et représentants des BMD. Chaque session portera sur une question particulière relative à l'architecture financière mondiale, telle que l'allocation des DTS ; le financement climatique ; les prêts du FMI, la conditionnalité et les AVD ; les réformes des BMD, etc. Chaque activité sera animée par un expert international et conçue de manière participative afin de favoriser la réflexion et le dialogue.

ANALYSE CONJOINTE

Simultanément aux activités de partage des connaissances, ACET, FDL et les groupes de réflexion africains exploreront des thèmes ou sujets importants pour produire des analyses et recherches conjointes ou collectives visant à éclairer les positions des décideurs africains sur l'architecture financière mondiale. Il s'agira par exemple d'analyses spécifiques à un pays afin de mieux comprendre comment certains changements de politique des BMD auraient un impact sur un pays ou un groupe de pays (faible revenu par rapport à faible revenu intermédiaire par exemple). Les analyses pourront aussi explorer ce que les gouvernements et institutions africains tels que l'Union africaine peuvent faire pour accélérer l'accès aux marchés de capitaux, réduire le fardeau de la dette et augmenter les investissements dans l'adaptation climatique.

PLAIDOYER

L'ACET et le TLP soutiendront la diffusion des résultats de la recherche, en particulier auprès des décideurs politiques et Chefs d'État africains. L'analyse pourra être utilisée pour impliquer les parties prenantes internationales et utiliser les recommandations politiques dans les efforts de plaidoyer pour amplifier les perspectives africaines et la voix collective du continent.

PARTENARIATS

Le partenariat entre l'ACET, le FDL et d'autres groupes de réflexion africains autour du thème de l'architecture financière mondiale évoluera vers une collaboration de long terme visant à aborder collectivement les enjeux clés liés aux défis mondiaux et continentaux qui ne constituent pas habituellement des thèmes prioritaires pour les think tanks africains.

Partners already enrolled in the initiative include the following:

Regional-focus think tanks

  • African Center for Economic Transformation
  • African Economic Research Consortium
  • Centre for the Study of the Economies of Africa
  • Policy Center for the New South
  • South African Institute for International Affairs
  • Institute for Strategic Studies
  • AUDA-NEPAD Policy Bridge Tank

Country-focus think tanks

 

  • ECES (Egypt)
  • BIDPA (Botswana)
  • IPAR (Rwanda)
  • KIPPRA (Kenya)

 

 

If you are interested in being part of this initiative, please write to: Ishac Diwan, Research Director, Finance for Development Lab (FDL) or Rob Floyd, Director for Innovation and Digital Policy, Africa Center for Economic Transformation (ACET).